L'enfanteur Merlin

De toutes les femmes dont on pût rêver, dans l'Olympe de la perversion parfaite, Morgane trônait. Tout en tromperies, jalousies, rancunes, cruautés, noirceurs, passions. La femme-fée dans sa native et redoutable splendeur. Même si Merlin, toute fiole dehors, lui avait enseigné quelques broutilles, elle avait toujours sucé d'instinct, toujours tendu sa croupe avec élégance, offert les services de sa chair avec tant de distinction qu'on en bandait jour et nuit. Elle râlait à ravir, tordait son corps de serpent pis qu'un démon; et le parfum de sa bouche, mieux qu'un filtre, vous entêtait pour la vie.

Aussi n'était-il pas de chevalier - dont la soi-disant errance trompait le temps - qui ne recherchât la belle Morgane des jours entiers, le cul en compote, suant et rêvant sous le heaume, tête vide et couilles pleines, prêt à rompre des lances au hasard de ses rencontres : robes, jupons, fourreaux, froufrous. C'était la règle : l'entière forêt de Camelot grouillait de gentes dames, toujours blondes, qui vous offraient le gîte, la turlute et le couvert.

 

- Alors, chevalier, on musarde ?

Gauvain se retourna et la vit.

Légèrement déhanchée, la lippe railleuse, drapée dans une mousseline transparente, toute sa blondeur flottant au gré de la brise, provocante à souhait, c'était elle.

- Morgane ?

- Je me suis laissé dire qu'un chevalier d'Arthur, tout juste rentré de la croisade, était à la recherche de Merlin, dit la fée.

- C'est exact. Sais-tu où je pourrais le trouver ? demanda Gauvain, qui tanguait sur son cheval comme un homme ivre, tout prêt de tomber.

Morgan, surprise, s'étonna :

- Mais on dirait que tu es malade ! Ne nous ferais-tu pas une fièvre quarte ? C'est un mal très répandu chez les croisés. Ah non, je vois tu es le chevalier Gauvain. Je devine que tu auras trop forniqué l'infidèle et que tu nous ramènes une chtouille orientale de première qualité !

- Mais pas du tout ! dit Gauvain, en descendant de sa monture, l'oeil vitreux et le front rouge de honte.

- Tu mens comme tu transpires ! Encore un de ces bravaches qui défend la veuve et copule l'orpheline. Ah, elle est jolie votre chrétienté !

Morgane s'approcha du chevalier qui venait de s'effondrer au pied d'un chêne, maintenant plus pâle qu'une endive.

- Alors, tu cherches Merlin ? s'enquit-elle avec une désinvolture calculée.

- Oui. Ne pourrais-tu me dire où il se cache ? soupira Gauvain.

- Inutile, tu vas mourir dans trois heures. Et la forêt de Brocéliande, c'est loin...C'est dommage, tu me semblais assez beau garçon. Es-tu sûr que tu ne veuilles pas un filtre, un onguent, une potion ? J'en confectionne d'excellents contre la burne timide et le gland rêveur. Mais, tu t'en doutes, mon savoir ne s'arrête pas là : je peux également te guérir de ta chaude-lance. Es-tu monté comme il sied à un seigneur ?

- Pardon ? Mais je croyais que Merlin vivait avec vous ?

Morgane ricana :

- Certes, mais il faut croire qu'il trouvait sa geôle d'Avalon trop étroite. Et dire que cet imbécile m'a quittée pour aller rejoindre cette niaise de Viviane ! Une vierge, qui se prend pour la mère de Jésus ! Tu parles d'une affaire ! Je l'imagine avec sa grande bite sous le bras, en train de ramasser des champignons dans cette forêt de merde, maudissant cette pucelle, regrettant mon île, mes nichons et mes jolis trous mignards. Bon, alors, tu veux que je te guérisse, oui ou non ?

- Si ce n'est pas trop vous demander, soupira Gauvain

- Allez, ôte-moi cette cuirasse et déballe-moi tes attributs. Dépêchons, je n'ai pas que ça à faire, moi !

 

*

 

Depuis que la fée Viviane l'avait enfermé dans la forêt de Brocéliande, Merlin n'avait de cesse d'en rire. Tantôt s'en évadant par une formule magique (il avait pris soin d'en conserver secrètement quelques-unes), tantôt - dès qu'elle avait le dos tourné -, l'embrochant à la hussarde, respectueux de son obsession virginale, mais usant des autres trous au gré de sa magique fantaisie.

Qu'il l'aimât, qu'elle voulût demeurer vierge éternellement, qu'il acceptât de rester "l'esclave de l'esclave" dans cette forêt magnifique où le cerf en rut clamait d'impératives unions, c'était leurs choix souverains. Nul ne changerait ce destin folâtre dont les siècles à venir parleraient complaisamment dans leurs grimoires. Mais au jour le jour, image de marque ou pas, il fallait qu'il baise. La magie c'est bien, mais la bite a ses raisons que la magie méconnaît. Soupirante et boudeuse, contrainte par le fol espoir de le garder sous sa coupe, Viviane l'épongeait de sa sénile vigueur. Cheveux blancs, barbe blanche, toujours le hennin visé sur le haut du crâne, Viviane n'en revenait pas qu'un vieillard chenu bandât si fort. Ah, le bougre, n'en déplaise à Guillaume Apollinaire, l'enchanteur n'était jamais pourrissant. La vraie poudre de perlimpinpin, c'était son foutre ! Et quel foutre ! Elle le soupçonnait même, sous divers déguisements, d'engrosser toutes les femmes de Camelot. Après tout, ne revendiquait-il pas la paternité de Zeus, ce grand maître de l'Olympe, dieu des mages, prince des enchanteurs et roi de la baise ?

 

 

Ce jour-là, Merlin se trouvait à Camelot.

Le roi Arthur, Gauvain (féeriquement remis sur pied) et Lancelot discutaient ferme sur l'opportunité d'une grande table autour de laquelle, équitablement, tous les chevaliers tiendraient conseil. L'aréopage royal y débattrait des questions existentielles : Dieu est-il puceau ? Faut-il exterminer tous les infidèles ? Urbain II possède-t-il toutes ses cases ? C'est loin Jérusalem ? La ceinture de chasteté offre-t-elle des garanties suffisantes ? Un chevalier chrétien peut-il violer décemment une musulmane ? etc.., etc...autant d'interrogations capitales qui méritaient des réponses nuancées.

Donc, la table.

Gauvain la voyait carrée, Lancelot optait pour un meuble rectangulaire et massif, Arthur hésitait. Bois de rose, bois d'ébène, bois de Boulogne ? Avec ou sans incrustations diamantées ? Soucieux d'arrondir les angles, il penchait pour un bureau ovale dont certaines prophéties révélaient qu'il serait un jour célèbre.

- Alors, Merlin, votre avis ? demanda le roi.

- Il me semble qu'une table ronde conviendrait mieux, dit l'Enchanteur. D'abord, foin des préséances : vous y seriez tous logés à la même enseigne; ensuite, si vous avez l'intention d'y fourguer dessous quelques jolies femmes, elles vaqueront plus aisément pour s'acquitter de leur tâche.

- La turlute a du bon, convint le roi, faussement grivois.

- J'y avais déjà songé, dit Gauvain. Mais nos délibérations exigent un minimum de discrétion. Surtout si nous évoquons le droit de cuissage...

- Ou la légitimité de la sodomie, renchérit Lancelot.

Merlin les rassura d'une phrase : il possédait la potion idoine à rendre sourde l'oreille et coite la bouche.

- L'idée d'une table ronde me paraît un excellent compromis, trancha le roi.

- D'autant que, côté pub, précisa Merlin, "les chevaliers de la Table ronde", ça sonne nettement mieux que "les chevaliers du Bureau ovale".

- Exact, admit Lancelot, nous devons peaufiner notre légende. Juste un détail : pendant ces réunions, on pourra toujours fumer ?

Arthur fit la moue : sa femme Guenièvre exécrait l'odeur et la fumée du cigare.

- Est-ce vraiment raisonnable ? Je parle pour des sportifs de haut niveau comme vous, objecta le roi.

- Les sportifs de haut niveau comme nous ne se font pas faire des pipes sous la table, répliqua Gauvain.

- Merlin, votre sentiment ? s'enquit le roi.

- Si je m'en réfère au Traité du Savoir-vivre et Sucer de ma grande amie la baronne de Rotechilde, dit Merlin, le cigare et la pipe s'excluent l'un l'autre. La pipe intellectualise le quidam, alors que le cigare ennoblit le dictateur. Mais attendu que vous n'êtes ni l'un ni l'autre, que servirait-il de les proscrire ?

- D'aucuns prétendent même que les vertus vivifiantes de l'une agrémentent le parfum suave de l'autre, ajouta Lancelot.

Arthur grimaçait dans sa barbe.

Il militait en faveur de la verdure, l'oxygène revigorant, la chlorophylle tonique, l'haleine fraîche et le poumon triomphant.

- Messeigneurs, Messeigneurs, vous oubliez une chose : nous sommes les représentants obligés d'un siècle courtois. Aujourd'hui, la femme règne et dirige nos conduites. Peut-on décemment les obliger d'avaler notre fumée sans leur avoir demandé préalablement leur avis ?

- Certes, c'est un argument de poids, convint Merlin. La parité des intelligences existe. La femme moderne est devenue, qu'il nous en déplaise ou non, l'avenir hypothétique de l'homme. Et, dans de nombreux domaines, elle nous dame le pion.

Gauvain gloussa. Ces subtilités le dépassaient. Il apostropha Merlin cavalièrement :

- Franchement, l'Enchanteur, ne me dites pas que vous demandez à la fée Viviane l'autorisation d'avaler votre fumée ?

Merlin se tourna vers le bouillant chevalier et lui sourit derrière ses bésicles :

- Mon jeune ami, vous semblez oublier dans votre fougue que j'ai bientôt deux cents ans. Je suis vieux, beaucoup trop vieux pour m'intéresser encore à ces turpitudes d'un autre âge. Que ferait Viviane d'une verge molle et d'une couille fripée ? Si j'enchante encore sa vie, c'est par ma sagesse, mon savoir, mes conseils, quelques petites recettes...

- Ah, justement, dit Arthur. A propos de vos conseils, la reine Guenièvre aurait bien besoin que vous lui apportiez les vôtres. Si vous disposiez d'un petit moment... Après chacune de vos visites, je la sens tellement plus détendue ! Elle est dans sa chambre. Voulez-vous monter la voir ?

Merlin ne se le fit pas dire deux fois. Il dodelina de la tête, se leva péniblement et gagna la porte en boitillant :

- J'y vais de ce pas, Sire.

- Ah, soupira Lancelot, lorsque l'Enchanteur fut sorti, j'ai beaucoup de peine à le voir dans cet état. Dire que, dans sa jeunesse, il fut l'une des plus flamboyantes queues du royaume !

- Oui, dit le roi. On aurait dit qu'il avait une épée dans sa braguette. Aujourd'hui, c'est un vieil homme et je crains qu'il n'en ait plus pour longtemps !

 

 

*

 

Guenièvre ne décolérait pas.

Depuis qu'elle savait l'Enchanteur dans le château, qu'il tardât à se précipiter dans sa chambre lui devenait, de minute en minute, insupportable. Elle pestait surtout qu'Arthur le retînt dans la salle du conseil pour lui parler de sa Table. Depuis quatre mois, c'était une véritable obsession. A croire que le mobilier de Camelot valait plus cher que la motte de sa femme ! Et dire qu'elle avait épousé ce grand pendard pour son épée, la fameuse Excalibur, symbole - croyait-elle - d'un membre priapique hors du commun ! Ô le gag ! Ô la petite sarbacane de pygmée ! Et encore, s'il n'avait pas songé qu'à ses croisades, ses preux chevaliers, ses tournois, ses épreuves à la mords-moi le noeud, sa messe à la con trois fois par jour !

Enfin, heureusement, de-ci de-là, Lancelot la dépannait. Lui au moins, il ne se dédouanait pas sur sa prostate ! Quel plouc, certes, mais quel pieu ! Tout dans la charge, rien dans les manières et le doigté. Et puis, avec ses grands yeux de merlan frit, ce fine amor dont il la bassinait sans cesse depuis qu'il l'avait sauvée de Méléagant, tous ces romans courtois dont elle était la blondinette héroïne, l'un dans l'autre, le Lancelot, il commençait à l'exaspérer menu menu ! Il y avait bien le puceau, le petit dernier de la bande, le fier Perceval. Celui-là, de none à complies, elle lui aurait volontiers dégorgé le Saint-Graal ! Mais encore un qui béait aux lointains bleuâtres, davantage quête que quéquette, obnubilé par le vierge, le vivace et le bel anus blanc !

Restait Merlin.

Alors lui, rien dans la mine, tout dans le froc !

Ah, les jeux de rôle, en avait-elle joui dans son enchanteresse présence ! Bouc, baudet, taureau, gnou, lion, licorne et même un jour, pendant qu'Arthur était parti croiser du bougnoul près d'Antioche, le goret fangeux et la mortadelle d'Italie. Ah, les savantes métamorphoses, il savait s'y prendre l'Enchanteur ! Et quelle trique, Seigneur ! Quelle opiniâtreté dans la belle ouvrage ! On nageait dans des bulles de savon, des paillettes multicolores, sur un tapis d'Orient. On tutoyait le ciel et ses angelots. Satan nous saluait de sa fourche et le feu luciférien vous attisait le cul pour l'éternité !

- Ah, Merlin viens vite, vite ! cria-t-elle à haute et intelligible voix. Aujourd'hui, il me faut au moins un éléphant !

- Mais non, mais non, dit Merlin, qui venait d'entrer en claudiquant dans la chambre de Guenièvre. Ce qu'il vous faut aujourd'hui, ma chère reine, c'est un colibri.

- Un colibri ? Mais ça baise un colibri ?

- « des colibris étincellent sur le jasmin des Florides » Vous ne connaissez cette magnifique phrase ? Elle est d'un autre enchanteur. Un poète en prose, en quelque sorte.

- Un arthurien ?

- Non, un romantique.

- Le romantisme, merci, j'ai déjà donné. Revenons au colibri, dit Guenièvre. Il est gros cet animal ?

Elle était nue, offerte, divinement blanche, encore plus belle que jamais la légende ne nous en apporterait l'image; et là, devant lui, entre ses cuisses superbes, le blond buisson tout emperlé de rosée.

- Dépêche-toi, je me sens si malheureuse...

Alors, le miracle s'accomplit et elle n'eut pas le temps de faire ouf ! Un oiseau minuscule, tout éclatant de couleurs, vibrait déjà sur place à l'orée de son triangle. A peine l'aperçut-elle qu'il était entré dans son écrin. Ah, la magique bestiole ! Tout dans le plumage et le tremblement gyroscopique. Des sensations inouïes, douces d'abord, puis de plus en plus violentes, presque insoutenables, jusqu'au raz-de-marée de son amour.

La bouche adorable de Guenièvre éructait des insanités courtoises où il était question du Tout-Puissant, de la prostate royale, d'Excalibur mon cul et de l'Enfanteur de salaud qui lui ravageait sa motte.

Quand elle sortit, enfin, de son bienheureux délire, elle constata la présence d'un oiseau à moitié mort qui tressautait dans une flaque de foutre.

- Sainte Vérole, le chat !

Mais c'était déjà trop tard : Lucifer avait saisi la bestiole entre ses quenottes et emportait son larcin sous l'oeil horrifié de Guenièvre.

Elle allait bien tenter de le poursuivre, quand elle entendit des pas de soudards qui gravissaient l'escalier. Elle eut juste le temps de mettre un châle : Lancelot et Arthur étaient sur le pas de la porte.

- On a entendu des cris...

- C'est Lucifer !

- Merlin n'est pas là ? Viviane le cherche partout.

- Je ne l'ai pas vu. Il était dans le château ?

- A l'instant. Il nous a donné d'excellents conseils pour notre Table. Nous allons la faire ronde. En bois de coeur.

- Le coeur, il n'y a que ça de vrai, soupira Guenièvre.

 

*

 

Dans Brocéliande, les fleurs multicolores pullulaient. Et chaque fleur lui rappelait une femme qu'il avait aimée. Des centaines de fleurs et des centaines de femmes, toutes aussi belles et irremplaçables que l'immensité de la création. Pourtant, quand même toutes les métamorphoses fussent l'essentiel de son talent, Merlin ne pouvait se transformer en simple fleur. Sans doute était-il trop impur et Dieu veillait. Enfin, l'important était ailleurs : qu'il pût être Dieu et Diable dans le même temps, loup et agneau, tigre et gazelle, aigle et souris, Lucifer et colibri.

Il riait encore sous cape de son subterfuge, quand il entendit une voix bien connue l'interpeller :

- Mais où étais-tu passé ? Il paraît qu'on t'a vu à Camelot.

Merlin se retourna les bras plein de fleurs :

- Impossible, je me promenais dans la forêt. Tiens, c'est pour toi.

La fée Viviane s'empara du bouquet à contrecoeur.

- Tu mens. Mon fils adoptif t'a vu. Il paraît même que tu leur as donné des conseils pour cette fameuse table.

- Fameuse ? Pourquoi fameuse ?

- Le bruit court déjà que tous les péquenots de Camelot veulent une table ronde dans leur salon. C'est du moins ce que Lancelot m'a rapporté.

- Ronde ? Mais c'est ridicule. Un roi doit présider un conseil. Donc, il est fatalement en bout de table.

- Autrement dit, mon fils ment ! s'exclama Viviane.

- Lancelot est un charmant garçon, convint Merlin. Mais dit-il aussi au roi qu'il baise sa femme ?

Viviane tourna la tête. Elle n'ignorait rien de cet adultère, mais se réjouissait qu'Arthur fût cocu. N'avait-il pas osé, ce vieux croûton, lui mettre la main au valseur sous prétexte de lui faire visiter sa collection de violes de gambe ?

- Bon, quelle heure est-il ? demanda le Mage d'une voix douce.

- Presque complies. Nous rentrons ? Tu as faim peut-être ?

- Oui, ton cul commence à me manquer.

- Encore !

- C'est la rançon de la fidélité, précisa Merlin. Prison pour prison, un cul de fée vaut bien une forêt.

- Dois-je prendre cette horreur pour un compliment ?

- Sans doute. La courtoisie exige flatteries sur flatteries, alors nous flattons.

- Avec un bouquet de fleurs ?

- Quand vous pensez fleur, nous pensons tige. Celle qu'on vous mettra quand les fleurs seront fanées.

- Oh, Merlin, tu es d'un cynisme ! C'est horrible, ce que tu me racontes ce soir ! Ne peux-tu penser parfum, brise, jasmin, chant d'oiseaux, nuage, écume, temps qui passe, sans y ajouter une abomination de ton cru ?

- Tu préfères que je te dise que « des colibris étincellent sur le jasmin des Florides » ?

- Ah, oui, je préfère. J'adore particulièrement les colibris et le jasmin, ajouta Viviane.

Merlin sourit dans sa barbe :

- Pour le jasmin, il y en a plein la forêt. Quant au colibri, rentrons vite : je te réserve une délicieuse surprise.

 

*